dimanche 7 mars 2010

LA FRANCHISE A TOUT PRIX !

Cet article n’a pas pour objectif de disserter sur la transparence des relations entre individus dans l’entreprise, convenir de ce qui peut et doit être dit, la forme à y mettre et les limites à définir, mais de coller à l’actualité, puisque le salon de la franchise se tiendra à Paris du 14 au 17 mars 2010.

D’abord, je me suis interrogé sur ce terme « franchise », appliqué à une forme de commerce en plein essor et, loin d’étaler une connaissance que je n’avais pas, je vous livre le résultat de ma recherche sur l’étymologie du mot franchise.
L’étymologie du mot franchise fait remonter celui-ci au Moyen Age. Le mot "franc" était alors utilisé pour désigner la reconnaissance d’un privilège. On appelait ainsi "villes franches" les bourgs autorisés à user d’un privilège en principe réservé aux seigneurs.
C’est au début du XXème siècle que l’ancêtre de la franchise actuelle a vu le jour. La Lainière de Roubaix a développé ce type de distribution dès les années 30 par le biais d’une enseigne toujours célèbre aujourd’hui, Pingouin.
Reformulé et actualisé, il s’agit d’un accord par lequel une entreprise, le franchiseur, accorde à une autre , le franchisé, en échange d’une compensation directe ou indirecte, le droit d’exploiter une franchise dans le but de commercialiser des types de bien et/ou services déterminés. La franchise a connu une croissance exponentielle et face à un certain désordre, en 1972 est née la fédération française de la franchise (FFF), visant à harmoniser, moraliser et encadrer les pratiques de ce secteur.

Un code de déontologie est en vigueur et se doit de protéger et rassurer les candidats à une alliance lourde de conséquences.

Alors qu’en est-il réellement ?

La franchise est un moyen fabuleux de s’enrichir, le slogan d’une enseigne membre de la FFF nous le rappelle :
« Envie de devenir millionnaire en moins d’un an ? »,
et est du niveau de toutes ces accroches publicitaires pour les jeux d’argent, qui font la fortune de la Française des jeux, et dans lesquels une frange de la population, loin d’être la plus fortunée, dilapide le peu de moyens qu’elle possède ! Peut-être estimerez vous que j’ai l’esprit de critique plutôt que critique, mais alors que tant de chefs d’entreprise confondent encore chiffre d’affaires et rentabilité, je m’interroge sur l’encadrement de la communication de ses adhérents par la FFF, qui laisse passer un message très ambigu .

Il y a quelques semaines, je parcourais la plaquette de présentation d’un autre franchiseur membre de la FFF, qui présentait de bons prévisionnels de comptes d’exploitation, et annonçait sans retenue des rémunérations des franchisés qui étaient en fait l’addition de leurs prélèvements et du résultat avant impôt de la société du franchisé ......monstrueux !!
D’abord le résultat d’une société à considérer est celui après impôts, et il ne sert qu’à contribuer à alimenter une capacité d’autofinancement qui permet de couvrir le remboursement du capital des emprunts dus par la société, et donc en aucun cas il ne peut être assimilé à une rémunération de gérance, au mieux on peut évoquer une capitalisation d’entreprise !

Les exemples comme cela sont fréquents, et même s'il existe des groupes franchiseurs très sérieux comme LE DUFF, une grande majorité de franchiseurs, qui peuvent même être des membres de la FFF, ne sont que des marchands de rêves et finalement peu scrupuleux aussi bien sur la forme que sur le fond, et les candidats peu avertis tombent dans leurs filets et y laissent leurs économies.

Je m’interroge donc sur le manque de sévérité de la FFF vis-à-vis de la communication et des pratiques de ses adhérents, et constate que la franchise est aussi un business dans le business : parutions presses récurrentes, salons, consultants dits spécialisés.....

La relation franchiseur/franchisé s’apparente bien souvent à un mariage polygame.
Le franchiseur endosse le rôle de chef de famille, la dot des mariées est le droit d’entrée des franchisés, et dans les profils on touve en autres :

-La jeune naïve peu expérimentée mais bien née.
-La quadra en reconversion, pas du tout avertie mais fortunée.
-La transfuge de la technique qui tente l’aventure du commerce.

Sachant que le ticket d’entrée est généralement de plusieurs dizaines de milliers d’euros, que les royalties et redevances publicitaires à régler au franchiseur sont au minimum de 5% du chiffre d’affaires, et que la contrepartie négociée n’est surtout qu’une simple obligation de moyens de la part du franchiseur, nous mesurons l’intérêt pour des entrepreneurs de court terme à développer des concepts en franchise.

Le système est bien verrouillé, le conseil d’administration de la FFF rassemble 19 membres, dont 16 franchiseurs et 3 franchisés choisis par des franchiseurs, et cela seulement depuis 2008, ce qui aurait poussé le groupe Carrefour à se retirer de la FFF !!!
Quel crédit peut-on donc apporter au label décerné par la FFF à des franchiseurs, et aux principes éthiques mis en avant ?

Cette chronique n’a pas pour finalité de généraliser et caricaturer les franchiseurs, mais d’interpeller et mettre en garde les futurs candidats qui ne maîtrisent pas forcément les notions comptables, n’imaginent pas les coulisses du système, et les avertir qu’ils doivent être très vigilants et se faire accompagner par des experts neutres pour analyser en particulier le document d’information préalable (DIP).

Un dernier conseil : prenez le temps d’étudier les bilans d’un maximum de franchisés, ils sont facilement disponibles gratuitement sur des sites comme société.com, ils seront un indicateur précieux dans votre prise de décision.......et si vous « flottez » un peu, contactez moi et je vous apporterai un avis neutre dans vos projets !

Ne vous engagez pas dans la franchise à tout prix !.....Car pour beaucoup, elle leur a déjà tout pris !

5 commentaires:

  1. Beaucoup de franchiseurs vendent des franchises et non le produit que les franchisés devront vendre.
    Le chiffre d’affaire de ces franchiseurs est réalisé grâce aux droits d’entrées et assimilable auxquels il faut ajouter des royalties mensuels.
    Un exemple: un franchiseur qui demande 50000€ de droits d’entrées et assimilables et qui contracte environ 15 ou 20 contrats avec des nouveaux franchisés par an fait donc un chiffre d’affaire de 750K€ et 1000K€ minimum.
    Certains franchiseurs ont tendance à en faire un bisness, et revendent sans fin des secteurs où de nombreux franchisés se sont casser successivement la figure et pour beaucoup ont tout perdu.
    Les DIP ne vous ne le montreront pas. Les DIP sont des documents rédigés par les franchiseurs, le contenu des DIP est encadré par la loi Doubin, mais cela n'empêche pas ces franchiseurs de les rédiger à leur avantage et d'en faire plus des documents commerciaux que des documents d'information.
    Un conseil prenez le temps de contrôler sur internet les info financières des franchisés .
    Vérifiez vous même le turn over du réseau en analysant la liste des franchisés et les dates de signatures de contrat.
    Un franchiseur influant auprès de la FFF à un turn over important. 70% des franchisés ont une durée de vie inferieure au 2/3 à la durée du premier contrat. Le fond de commerce de ce franchiseur est représenté par moins de 20 % du réseau qui vie de ce métier. ce franchiseur existe depuis plus de 25ans.... il a donc vu des centaines de franchisés qui bien souvent ont tout perdu.... et cela le dip ne le montre pas.
    La cible de bon nombre de franchiseurs : les cadres de 50 ans en rupture, à la recherche d'un support pour rebondir par exemple en créant leur entreprise.

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  2. merci pour ce témoignage authentique. on a toujours besoin de conseils avant de devenir franchiseur ou franchisé.

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